10 ans après la rédaction de mon mémoire sur la communication responsable, rien n'a vraiment changé. Et si la crise sanitaire changeait la donne ? J'ai décidé d'essayer d'y croire encore un peu, une dernière fois.
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Début mars, quelques jours avant le confinement, j'écrivais ces lignes. Et puis le tourbillon de la crise sanitaire avec son lot de réunions de crise et actions de communication à adapter m'a fait oublié ce texte, pourtant prêt à être publié. Ne manquait plus que l'illustration. Et en juin est arrivé cette fois une tempête d'appels pour une publicité plus en accord (certains diront "compatible") avec la transition écologique.
Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Les Amis de la Terre France et Communication sans frontières (CSF), en partenariat avec l’Observatoire des multinationales publient le rapport Big Corpo qui dresse un état des lieux des enjeux d’influence des grandes entreprises dont il appelle à encadrer les activités de communication.
Greenpeace France, le Réseau Action Climat et Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) se sont mobilisés pour réclamer une « loi Évin Climat »
Missionnés par le ministère de la Transition écologique, Thierry Libaert, conseiller au Comité économique et social européen, et Géraud Guibert, président de la Fabrique écologique, ont remis une poignée de jours après leur rapport sur la publicité et la transition écologique.
Puis vint le tour des propositions de la convention citoyenne du climat et notamment la proposition C2.2 "Réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation"
Santé publique France a publié une étude le 24 juin démontrant qu'il est nécessaire de restreindre le marketing alimentaire pour lutter contre l’épidémie d’obésité.
A cette tempête d'appels (et il paraît que ce n'est pas fini !) pour une régulation de la publicité en faveur de la transition écologique, s'est ajoutée hier soir la vague verte qui a déferlé sur les municipales : Lyon, Strasbourg, Poitiers, Grenoble et ma très chère ville Bordeaux passent au vert.
De quoi me faire penser que l'obstination peut avoir du bon !
Plus de 10 ans après la rédaction de mon mémoire sur la communication responsable, rien n'a vraiment changé, si ce n'est l'urgence écologique et sociale face à laquelle nous sommes confrontés, une prise de conscience franche des citoyens, et un intérêt nouveau de la part de certains professionnels de la communication.
Mieux vaut tard que jamais ?
Certainement.
Cependant lassée depuis longtemps que les choses ne bougent pas, n'avancent pas, j'avais mis de côté cette envie d'entraîner les autres. Je reste très sceptique quant à notre capacité, nous les professionnels de la communication, à bouger les lignes vraiment, pour une communication plus responsable.
J'ai décidé d'essayer d'y croire encore un peu, une dernière fois.
Quelques signes qui me donnent envie de croire que le modèle publicitaire actuel va bientôt faire partie du passé, qui me donnent l'espoir de pouvoir être un jour fière de mon métier.
La commande du ministère de la Transition écologique et solidaire d'un rapport ayant pour but de formuler des recommandations d’évolution de la publicité afin de l’inscrire dans la logique de la transition écologique, rapport confié à Géraud Guibert, président de La Fabrique Écologique et Thierry Libaert conseiller au CESE (entre autres).
La sortie du Guide pour une communication plus responsable de l'ADEME, et le débat passionnant à l'occasion de sa sortie (Transition écologique : quels nouveaux enjeux pour la communication ?)
La prise de conscience des professionnels, dont j'ai parlé au-dessus, qui se traduit par des actions telles que des engagements et chartes mais aussi des actions de formation (Union des Marques) ou d'évaluation (label RSE Agences Actives de l'AACC)
Plus localement, en Nouvelle-Aquitaine, nous avons intégré dans les statuts de l'APACOM dont je suis administratrice un nouvel article (article 4) dans nos statuts afin d'inscrire la RSE dans nos missions : « L’association cherche, à travers son fonctionnement, ses activités et ses services, à avoir un impact sociétal et environnemental positif et significatif. Elle cherche à promouvoir les valeurs du développement durable et des pratiques responsables des métiers de la communication. »
On fait le bilan dans un an.
Synthèse
Réguler la publicité pour réduire les incitations à la surconsommation
Exposition des enfants et des adolescents à la publicité pour des produits gras, sucrés, salés